La Psychanalyse a été créée par Sigmund Freud (1856 - 1933) au siècle dernier. Critiquée, car en grande partie méconnue, la psychanalyse suscite souvent des interrogations et s'accompagne de beaucoup de clichés. Au moment de choisir son thérapeute et son psychanalyste, peut être vous interrogez vous : doit-on s’allonger sur un divan et pourquoi ? Le psy est-il vraiment un professionnel distant et mutique ? Doit-on être psychiquement malade pour consulter ? Voici quelques questions réponses pour une introduction à la psychanalyse qui, je l’espère, vous aiderons à démystifier cette discipline.
Cette pensée populaire, selon laquelle ceux qui consultent sont fous ou "faibles", est très répandue. Les personnes qui prennent rendez-vous le font car elles ont des difficultés qu’elles ne peuvent surmonter et sont, le plus souvent, parfaitement saint d’esprit. Un trouble du comportement, une angoisse irraisonnée, des actes compulsifs ne sont pas les signes d’une maladie mentale mais un symptôme. Consulter ne signifie pas faire preuve de faiblesse mais au contraire avoir le courage d’affronter, avec l’aide du psychanalyste, nos difficultés pour en apprendre plus sur soi, comprendre le pourquoi de nos agissements et changer
Voilà un cliché très courant. Le psychanalyste incriminerait systématiquement les parents. Il est certain que c’est ce que vous avez vécu dans votre enfance qui forge en grande partie l’adulte que vous êtes aujourd’hui. Ainsi Freud disait que « l’enfant est le Père de l’adulte ». Mais doit-on en déduire que tous nos problèmes actuels viendraient de nos parents ? En réalité non. Ce que nous avons vécu dépend essentiellement de la façon dont nous avons interprété les événements et parfois cette interprétation est faussée. Il y a donc chez chacun de nous une grande part de subjectivité. La psychanalyse met en lumière la réalité d’un vécu infantile pour s’en détacher et permettre à l’adulte que nous sommes devenu d’agir différemment.
L’œuvre de Freud fut tout à fait novatrice en son temps. Mais l’approche de ses théories peut paraître pour beaucoup austère et peu accessible. Pourtant il n’est pas besoin d’être architecte d’intérieur pour aménager son logement avec goût. Ainsi, il n’est pas nécessaire d’avoir étudié les notions de l’inconscient, des pulsions ou du refoulement freudien pour entamer un travail sur soit. Le rôle du psychanalyste est justement d’oublier la théorie pour se consacrer à son patient. Ce n’est pas un théoricien mais un professionnel qui sait se placer en « position basse » pour vous apporter, par un langage simple et imagé, des éléments de compréhension de votre comportement. IL ne cherche pas à savoir ce que vous savez, mais plutôt comment vous le savez.
Non. La psychanalyse, à la différence de la psychiatrie, n’est pas une profession médicale. Même si le médecin peut vous orienter vers un psy, consulter ne nécessite pas d’ordonnance. De ce fait, le psychanalyste n’est pas non plus autorité à poser de diagnostique sur son patient.
Non. Le temps d’écoute est primordial puisque c’est un moment qui vous est dédié entièrement. Parfois le psychanalyste peut « laisser un blanc » pour vous permettre d’aller plus profondément dans votre pensée. Mais j’interviens également pour rendre les séance plus participative. En vous posant des questions, en vous accompagnant dans une approche différente, je chercherais à vous faire voir les choses autrement, à les réinterpréter pour les désensibiliser. Ainsi il s’agira d’un échange engagé ou nous discuterons ensemble de cette problématique qui vous est propre, dans le but d’un changement. C’est ce que l’on appelle « l’alliance thérapeutique ». quant au divan il facilite parfois la libération de la parole. Mais nous pouvons tout aussi bien travailler en face à face. Il n’y a pas de règle pour cela.
La première consultation chez son psychanalyste est très importante. Elle se déroule en plusieurs phases. En début de séance, le psychanalyste vous interrogera sur votre environnement personnel, familial et professionnel. Puis, il est nécessaire de poser le cadre de la cure psychanalytique. Le psychanalyste vous expliquera ses contours. Vient ensuite l’écoute de votre problématique telle que vous l’apportez ce jour en ce lieu et avec vos mots. Tout ce processus a pour objectif de déterminer si nous pouvons travailler ensemble. Si nos volontés s’accordent : si vous pensez que cette façon de travailler peut répondre à vos attentes, et si j’estime que je peux vous accompagner, alors nous signons un contrat thérapeutique. Ce n’est pas un engagement signé mais une façon informelle de dire que nous allons travailler ensemble sur un objectif clairement défini, bien que très souvent évolutif au cours des séances.
La fréquence des consultations se détermine avec votre psychanalyste. Cela dépend de plusieurs facteurs. A commencer par nos disponibilités respectives et vos contraintes professionnelles et familiales. Mais aussi de la nature même de votre problématique et de votre volonté d’implication.
Généralement, la fréquence des consultations est d'une séance tous les 15 jours, mais elles peuvent être hebdomadaires dans un premier temps si cela est nécessaire (lors d’un soutien suite à un traumatisme par exemple, ou en cas de crises anxieuses généralisées). Cette fréquence est toujours amenée à évoluer en fonction de votre situation, de vos besoins spécifiques et de l’évolution que prend votre thérapie.
La fin d’une analyse se fait en accord entre l’analysant et son psychanalyste. Il est important que la décision soit prise conjointement au cours d’une séance de clôture.
La Sécurité Sociale estime qu'un psychanalyste exerce hors du cadre réglementé. En France, la psychanalyse n'est donc pas remboursée. Cependant, certaines mutuelles prennent en charge forfaitairement un certain nombre de séances de médecine dite « douce » ou « parallèle ». Je vous invite à consulter votre contrat ou vous rapprocher de votre organisme. Sur demande je vous fournirai une facture justificative.
Tout changement nécessite un certain temps. Le travail s’inscrit donc dans une durée qu’il est difficile de déterminer au premier rendez-vous. Si on dit usuellement qu’une psychanalyse dure toute une vie, il n’est pas nécessaire de consulter son psychanalyste tout au long de son existence. Le but est que vous deveniez autonome le plus rapidement possible. C’est à dire que vous ressentiez un mieux-être vous permettant d’affronter votre quotidien sans le soutien et l’appui de votre thérapeute. Cela peut demander quelques mois, parfois ce travail s’étale sur une année ou deux. Dans mon cabinet je combine la psychanalyse avec l’hypnose afin d’accélérer, lorsque c’est nécessaire, vos prises de conscience et vos changements.
C’est peu probable dans un cadre stricte de la psychanalyse freudienne (consulter une à deux fois par semaine, s’allonger systématiquement sur le divan…). On estime généralement que moins de 10 % du temps d’un psychanalyste sont consacrés à la psychanalyse. Alors que fait-il durant les 90 % restant ? Il fait plutôt de la psychothérapie analytique. C’est à dire que la psychanalyse n’est plus alors une fin en soi mais un outil. C’est une technique thérapeutique pour accompagner et soulager les souffrances psychiques du patient. Le passé y est bien sûr abordé pour mieux comprendre les comportements observés dans le présent. Lorsque le psychanalyste combine ce savoir avec une thérapie brève (hypnose, sophrologie, PNL…) il est à même de traiter à la fois le symptôme et sa cause.